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Interview Clément Billemaz

De son ascension depuis le monde amateur jusqu'à la Ligue 2, Clément Billemaz revient sur son parcours, sa polyvalence sur le terrain et les défis rencontrés. Entre ambitions personnelles et objectifs collectifs, il nous partage son état d’esprit à l’approche d’une fin de saison décisive.

Publié le
12 mars 2025
LIGUE 2 BKT

Parle-nous de ton parcours dans le football. Pourquoi et comment as-tu commencé ? C.B : "J'ai commencé assez tard, puisque généralement, les joueurs débutent vers 5/6 ans. Moi, j'ai commencé à 8/9 ans dans le club de ma ville à l'AS Escully Football, où j'ai fait deux ans avant de rejoindre Villefranche-sur-Saône en U12, où je suis resté jusqu'en U19. Lors de ma dernière année, j'ai fait quelques apparitions avec la CFA. Ensuite, j'ai passé trois ans à Dijon : une année avec les U19, puis en réserve, et j'ai intégré trois fois le groupe de Ligue 1. Après, j'ai passé trois ans à Louhans-Cuiseaux, dont deux années marquées par la période du Covid. J'ai commencé le football parce que mon père aime ce sport. On jouait tout le temps dans le couloir chez moi à l'époque, ainsi qu'à l'école. C'est ce qui m'a fait aimer le football, je le pratiquais en permanence."

Comme de nombreux joueurs de l’effectif, tu es passé par le monde amateur avant d’intégrer le monde professionnel. C’est un peu la marque de fabrique du club ! Qu’est-ce qui fait qu’ici, des joueurs qui n’étaient peut-être pas programmés pour le monde pro ont leur chance ? C.B : "Pas beaucoup de clubs seraient venus me chercher à l'époque à Louhans-Cuiseaux. J'ai eu la chance que Jean-Philippe Nallet vienne me voir et me donne ma chance. Je pense que c'est l'environnement qui fait que ça fonctionne ici. Il y a un état d'esprit à adopter qui correspond aux valeurs du club : toujours tout donner, ne rien lâcher. Je pense que peu de clubs donneraient cette chance à autant de joueurs en même temps. Il y a des clubs maintenant qui vont chercher des joueurs plus bas, mais ce n'est pas régulier. Ici, surtout lors des deux premières saisons en Ligue 2, il y avait énormément de joueurs qui commençaient en professionnel, et c'est ce qui fait que ça fonctionne entre nous aussi."

Comme tu l'as évoqué, tu es notamment passé par la N2 à Louhans-Cuiseaux, avec un certain Antoine Larose ! Parle-nous de ton passage là-bas et de la connexion que vous aviez. C.B : "Quand je suis arrivé là-bas, Antoine était le capitaine, le joueur phare du club, puisque c'était le seul qui venait vraiment du coin. Quand il se promène là-bas, il se fait arrêter toutes les deux secondes (rires). Il m'a un peu pris sous son aile, il m'a aidé à me sentir bien. On a eu une vraie connexion sur le terrain puisque j'étais à gauche en attaque et lui à droite. Très souvent, comme il le fait ici, il rentrait dans l'axe, me regardait, puis me faisait la passe. C'est une relation amicale qui s'est aussi créée en dehors du terrain, et ça a aidé à renforcer notre complicité sur le jeu. Quand tu as un mec que tu apprécies à côté de toi, c'est toujours plus simple : on se comprend vite. C'est aussi ce qui fait que ça marche ici, car il y a un bon état d'esprit et une bonne entente dans le groupe. Quand tu vois ton pote perdre le ballon, tu veux te battre pour lui."

 
 
 
 
 
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J’ai même appris que lors de ton 6ᵉ match là-bas, tu as été titularisé contre Endoume et que tu as réalisé un match de dingue ! Un but et deux passes décisives… pour Antoine ! Parle-nous de ce match où, apparemment, le club a voulu te prolonger juste après ! C.B : "Il (Antoine) dit tout le temps que c'est grâce à ce match qu'ils m'ont prolongé, et même grâce à lui (rires). Je fais deux passes décisives et je marque le but du 4-2. C'était mon meilleur match de la première année, un très bon souvenir, d'autant plus que c'était l'un des derniers matchs avant le Covid."

Après ta magnifique dernière année en amateur avec 11 buts et 4 passes décisives, tu signes en L2 à Annecy à l'été 2022 ! Comment as-tu vécu ce passage au monde pro ? C.B : "C'était une surprise, je ne m'y attendais pas forcément, même si Jean-Philippe Nallet m'avait appelé pendant l'année où le club était encore en National. Moi, j'étais en N2, donc que ce soit en National ou en Ligue 2, ça m'allait très bien ! J'étais même un peu supporter du club cette année-là (rires). Il y a eu un gros changement, notamment sur l'intensité des entraînements et la qualité du club, qui ne cesse de se développer. Il a fallu beaucoup de travail et s’inspirer d'exemples comme Kashi et Pajot pour voir ce qu'ils font et réussir dans le monde pro."

Lors de ton arrivée ici, tu as retrouvé Gaby Jean, puis Antoine l'année suivante. Ça a dû t'aider ! C.B : "Bien sûr, ça aide énormément quand tu changes de club de connaître déjà quelqu'un. Quand j'ai su qu'Antoine allait venir, c'était super ! J'avais gardé contact avec lui l'année où j'ai signé ici, je suis allé le voir plusieurs fois, et lui aussi était venu. J'étais surtout content pour lui, parce que c'est un super mec et un super joueur. Ce sont des histoires particulières ! La mienne l'est déjà, mais alors la sienne... Signer pro à 29 ans, ça n'arrive pas à grand monde, et quand on voit ce qu'il fait sur le terrain, c'est mérité !"

Juste après ton premier but en pro, le 31 janvier 2023 contre Caen, tu te blesses gravement : les ligaments croisés... Parle-nous de cette période difficile où tu as manqué une bonne partie de la saison. C.B : "C'était l'une des périodes où j'étais le mieux, l'équipe tournait bien, et le match contre Marseille arrivait la semaine d'après… C'était un gros coup dur. Il a fallu travailler mentalement d'une autre manière sur cette longue période. On suit les résultats, on veut participer... J'ai eu la chance d'être très bien accompagné par ma famille, le club, les joueurs et le staff. C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte de la chance qu'on a de jouer au foot. C'était une période compliquée, mais elle m'a permis de grandir."

 
 
 
 
 
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Parle-nous de ta saison, où tu t'es blessé aussi. Sur le plan statistique, tu comptes 1 but (d’ailleurs, celui de la victoire contre Troyes) et 2 passes décisives en 22 apparitions. C.B : "Cette année, c'était tout aussi compliqué que ma blessure aux croisés, même si c'était moins grave. C'était difficile de vraiment savoir ce que j'avais et combien de temps j'allais devoir être écarté des terrains. Quand je suis revenu, j'avais encore des douleurs, mais aujourd'hui ça va mieux, je n'ai plus aucune gêne et je joue plus libéré. Je suis content de mon début de saison, je pense avoir bien commencé, mais il y a un manque de stats. Je trouve que je n'aide pas assez l'équipe sur le plan statistique, et c'est un petit regret. Ensuite, il y a eu ma blessure… Le retour est toujours compliqué, les premiers matchs sont frustrants. L'objectif, c'est de faire une très bonne fin de saison, individuellement mais surtout collectivement, pour aller chercher quelque chose d'intéressant."

Tu es un joueur assez hybride, capable d’évoluer milieu gauche, milieu offensif, voire même attaquant droit ou gauche, et même piston... Comment expliques-tu cette capacité d'adaptation à autant de postes ? C.B : "Au tout début, en arrivant, j'ai joué ailier gauche puis piston gauche. J'ai évolué un peu partout, même en 6, en 8 ou en 10... Tant que je suis sur le terrain, ça me va. Parfois, c'est compliqué, on manque un peu de repères quand on change souvent de poste, mais je ne peux pas me plaindre, car ça me permet d'avoir du temps de jeu. Le coach peut se dire que s'il y a un problème quelque part, je peux dépanner, et je trouve ça bien. Mon poste de prédilection en arrivant, c'était ailier gauche, un poste que j'occupe beaucoup cette année. Mais j'aime bien aussi me retrouver dans l'axe. Il y a Kashi, Pajot et Demoncy à ces postes-là, et ils sont très performants."

 
 
 
 
 
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Vous traversez la période la plus délicate de la saison, d’autant plus compliquée avec les nombreux blessés et suspendus. Parle-nous de cette passe difficile. C.B : "Metz et Paris, c'était très compliqué, et on le savait avant de les jouer. Pareil, jouer à Martigues, ce n'est pas facile non plus. Il ne faut pas se prendre la tête avec ça et juste continuer à prendre les matchs un par un. Là, on a 5 matchs à domicile sur les 8 derniers, c'est hyper important de prendre des points devant notre public. Il ne faut plus perdre, au minimum aller chercher le nul. On sait que le public nous soutiendra et viendra nombreux. On compte sur eux, et ils peuvent compter sur nous pour aller chercher des victoires et faire la fête avec eux pour une belle fin de saison."

La lutte pour le Top 5 est acharnée : vous êtes cinq équipes à vous battre pour cette place qualificative en playoffs. Comment le groupe vit-il cette situation ? C.B : "On a toujours envie d'aller le plus haut possible. On a vite vu, dès le début de saison, qu'on était bien placés. Ça nous offre une fin de saison intéressante. Pour aller chercher cette place, il faudra prendre des points, car devant, ça avance. À nous de faire ce qu'il faut pour accrocher au moins ce wagon-là à la fin et ne pas jouer sans enjeu sur les dernières rencontres. Ce serait sympa pour le club de disputer les playoffs pour la première fois, et aussi pour nous, car personne n'était programmé pour les jouer."

Vendredi, match ultra important contre Rodez, qui vient de battre largement Dunkerque. Parle-nous de cette rencontre. C.B : "On les connaît, ils ont des caractéristiques spéciales et ils nous ont fait mal au match aller. On a envie de se rattraper devant notre public, qui, je l'espère, sera nombreux. À nous de montrer ce qu'il faut sur le terrain et de prouver que le match aller était une erreur."

Et enfin, parle-nous un peu de toi, de tes passions en dehors du foot. C.B : "J'adore le sport en général : le padel, le tennis… J'aime beaucoup faire du sport, même si pendant la saison, on fait attention. J'adore la montagne. On a la chance d'avoir un cadre de vie magnifique. Dès que je sors de chez moi, je me sens ressourcé. Je profite aussi de ma famille et de mes amis, que ce soit en ville ou à la montagne."

M.T. 

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