De Lens à Annecy, Ismaëlo Ganiou s’adapte à toute vitesse. Arrivé cet hiver, le défenseur de 20 ans s’est déjà imposé dans le onze savoyard. Retour sur son parcours, son intégration express et ses ambitions.
Parle-nous de ton parcours dans le football. Pourquoi et comment as-tu commencé ? I.G : " Dans ma famille, on a toujours aimé ça. J’ai commencé tout petit dans le jardin de mes grands-parents. J’ai débuté à Fives, dans la banlieue lilloise, avant de rejoindre Wasquehal de U9 à U10. Ensuite, j’ai été repéré par le Racing Club de Lens, que j’ai rejoint en U11 et où j’évolue encore aujourd’hui. "
Ça va bientôt faire deux mois que tu portes le maillot d’Annecy. Comment ça se passe pour toi ? I.G :" L’intégration s’est super bien passée, tout le monde m’a très bien accueilli, que ce soit le staff ou mes coéquipiers. Je suis très content d’être arrivé ici. "
Parle-nous du changement que tu as vécu en passant de la N3 à la Ligue 2, sachant que tu as démarré dans le onze seulement trois jours après ton arrivée en Savoie. I.G : " C’est un vrai changement, mais le plus important, c’est de mettre l’intensité nécessaire. Je pense m’être plutôt bien adapté. La plus grosse différence, c’est la technique et la rapidité du jeu. En termes d’intensité, on joue contre des adultes qui se donnent à fond sur le terrain, donc c’est assez similaire. "
En six matchs, tu cumules cinq titularisations, un but contre Paris et une magnifique passe décisive pour Billemaz vendredi dernier ! Tu t’attendais à avoir autant de responsabilités et à "stater" aussi vite ? I.G : " Je ne m’y attendais pas, mais j’étais prêt à enchaîner. À mon arrivée, je voulais jouer le plus possible, et c’est le cas. Est-ce que je pensais que j’allais faire des stats ? Pas forcément. À la base, je suis défenseur central, mais si je peux m’adapter à un poste de latéral droit et que cela met en valeur mes qualités, pourquoi pas. C’est un poste que j’aime bien, il me permet de monter davantage avec le ballon et d’avoir plus de responsabilités. "
Reviens sur ton but contre Paris, dans un match où vous vous inclinez face à l’une des grosses écuries du championnat. Malgré cela, tu arrives à tirer ton épingle du jeu avec ta première réalisation en pro. Quel a été ton ressenti ? I.G : " Marquer son premier but en pro, c’est toujours particulier. J’ai bien savouré sur le moment. C’est une fierté, ça a toujours été un rêve. Petit à petit, j’atteins des objectifs comme jouer mes premières minutes en pro. J’ai encore beaucoup d’objectifs à aller chercher, comme évoluer au plus haut niveau possible. Il ne faut pas se fixer de limites. "
En arrivant, tu as retrouvé Sidi, avec qui tu évoluais déjà à Lens seulement quelques jours avant vos signatures. Avez-vous rapidement retrouvé vos automatismes lensois ? I.G : " J’ai déjà joué quelques matchs avec Sidi à Annecy, donc j’ai pas mal de repères avec lui. On a une bonne entente et une bonne connexion. À Lens, on travaillait aussi bien à quatre qu’à cinq derrière, donc on avait déjà des automatismes dans certains systèmes. C’est pour ça qu’on a réussi à s’adapter rapidement. Il y a des similitudes dans les valeurs, le pressing, l’intensité et les courses… Lens et Annecy, ça se ressemble sur ces aspects-là. "
Et il y a aussi Anthony Bermont, avec qui tu as longtemps joué à la Gaillette. Parle-nous de votre relation. Vous avez quand même de bons souvenirs ensemble, notamment la campagne d’UEFA Youth League. I.G : " On s’est toujours bien entendus. On a vécu pas mal de choses ensemble, comme la Coupe d’Europe, les playoffs U19, et même, si on remonte plus loin, un tournoi U11 à Strasbourg que l’on a gagné contre l’AS Roma. Franchement, on se connaît très bien, et ça m’a fait du bien de retrouver des visages familiers. "
À la base, tu as été formé comme joueur offensif, et aujourd’hui, tu es défenseur central, capable de jouer dans le couloir droit ! Parle-nous de ton profil de joueur. I.G : " Quand j’étais plus jeune, j’évoluais dans un rôle offensif, mais je suis très vite redescendu au milieu défensif, où j’ai pas mal joué avant de reculer encore en défense centrale. Ça s’est bien passé. J’avais déjà joué latéral, mais seulement sur deux ou trois matchs. En arrivant ici, à un niveau supérieur, j’ai réussi à bien m’adapter à ce poste. J’ai cette qualité de polyvalence, et ce sera un atout pour ma carrière. "
Avec les nombreux blessés, tu dois souvent changer de partenaires en défense. Comment gères-tu cela ? I.G : " J’estime qu’à partir du moment où l’on est un groupe et que l’on s’entraîne tous les jours ensemble, on doit suffisamment se connaître pour jouer avec n'importe qui. Mais, quand on regarde les autres équipes du championnat, les défenses changent très peu. Ça doit certainement avoir un impact, mais je ne le ressens pas et je peux m’adapter à n’importe quel partenaire. "
À Lens, tu dégageais déjà une grande maturité dès ton plus jeune âge. Capitaine en catégories jeunes, tu étais déjà très axé sur la récupération, tu voulais même faire des bains froids en U17… I.G : " Être footballeur pro, ça a toujours été un rêve pour moi, donc j’ai tout mis en œuvre pour y arriver le plus vite possible et, surtout, y rester le plus longtemps possible. J’ai toujours eu cette volonté de travailler en musculation, en récupération, pour être performant. Aujourd’hui encore, je suis très attentif à ça. Si vous demandez au médecin, il vous dira qu’il me voit souvent (rires), mais c’est de la prévention pour prendre soin de mon corps. Je vais souvent en salle de musculation, car j’estime que c’est important : c’est un travail de l’ombre, des choses qu’on ne voit pas forcément sur le terrain mais qui font la différence. J’ai récemment acheté des bottes de compression pour chez moi, et ça me fait vraiment du bien. Je prends souvent des bains froids aussi. Pour l’anecdote des bains froids au centre, on jouait un très gros tournoi et on arrivait en phase finale. Je performais, mais je sentais la fatigue arriver, alors on a improvisé un bain froid dans la baignoire avec des glaçons et des bouteilles d’eau glacée. Peut-être que c’est ça qui nous a permis de gagner et qui m’a aidé à être élu meilleur joueur du tournoi (rires). "
Vous avez réussi à sortir de la spirale négative en obtenant un point vendredi. Certes frustrant vu le contexte, mais mentalement, ça doit tout de même faire du bien ! Comment vois-tu la fin de la saison ? I.G : " On méritait mieux. Ils marquent dans les arrêts de jeu, c’est comme ça. On a très bien défendu, mais on a fait quelques petites erreurs. Malgré tout, on a réalisé un bon match et retrouvé nos valeurs. Je pense que c’est de bon augure pour la suite. Ça va nous permettre de nous relancer. "
La trêve internationale vous a permis de bien vous préparer pour les sept derniers matchs et de retrouver Kouadio, Bane et Cissé ! Comment abordez-vous cette dernière ligne droite ? I.G : " On est très motivés. On a la 5e place en ligne de mire et on va tout donner pour atteindre cet objectif. Si on n’y parvient pas, ce ne sera pas un échec, car on pourra être fiers de notre parcours, qui est déjà très beau. "
Parle-nous d’Isma’ Ganiou en dehors du terrain. Qu’aimes-tu dans la vie ? Quelles sont tes passions ? I.G : "Je suis quelqu’un de calme, je passe beaucoup de temps chez moi. J’adore regarder la Premier League et je m’intéresse beaucoup à la gestion des finances et au marketing. Je me prépare tôt pour l’après-carrière, c’est très important. J’habite près du lac, donc dès qu’il fait beau, je sors me balader. La ville change du Nord, l’air est plus frais, et ça fait du bien d’arriver dans un cadre comme Annecy. "
