Dans cette interview, Josué Tiendrebéogo revient sur son expérience avec l’équipe nationale du Burkina Faso et les défis qu’il a rencontrés en jouant avec les Étalons. Il nous parle également de son arrivée en Ligue 2 et de son adaptation à un niveau de compétition plus élevé. Un entretien où le milieu de terrain partage ses impressions sur son parcours international et son intégration au sein d'un nouveau pays et d'un nouveau club.
Arrivé dans l'anonymat au club en juillet pour une semaine d'essai, avec le titre de meilleur joueur du dernier championnat burkinabé, Josué Tiendrégéogo a été recommandé à Jean-Philippe Nallet par son agent, déjà à l'origine du transfert d'Ousmane Camara (6 buts et 2 passes décisives en 15 matchs l'an passé).
Pour Abou Bakayoko, c'était une évidence : il faisait pleinement confiance aux méthodes et à la vision du club haut-savoyard." C'est un joueur qui n'a pas encore révélé tout son potentiel. Il est technique, capable de mettre un pressing à haute intensité et de répéter les efforts. En Afrique, il était l'élément clé de son équipe, et avec la sélection en novembre, il a été exceptionnel. On n'a pas encore vu le vrai Josué. Il est arrivé dans un club qui correspond à son profil et à son style de jeu, ce qui facilite son adaptation. Les dirigeants et les entraîneurs l'accompagnent bien, il est entouré et très heureux d'être à Annecy. Il attendait avec impatience une opportunité, et je savais qu'il allait la saisir."
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Pour commencer, parle-nous un peu de toi. Comment as-tu découvert le football et commencé à jouer au Burkina Faso ? J.T : "Je joue au football depuis tout petit, depuis l’âge de 5 ou 6 ans. J’ai commencé comme beaucoup de joueurs, à jouer dans mon quartier avec mes potes. Vers 10 ou 11 ans, j’ai intégré le centre de formation de l’AFP (le centre de formation du club de Majestic), où j’ai progressé jusqu’à rejoindre l’équipe première."
Tu as justement porté le maillot de ton pays pour la première fois lors du dernier rassemblement de novembre. Comment cela s’est-il passé ? J.T : "C’était un moment chargé en émotions (sourire). J’étais très heureux de retrouver ma famille et mes amis, ceux avec qui j’ai grandi et appris au centre de formation, comme Mohamed Ouédraogo et Farid Ouédraogo. J’ai également retrouvé des coéquipiers avec qui j’ai joué en équipe nationale jeune, comme Nasser Djiga et Valentin Nouma. Représenter mon pays est une immense fierté et un véritable plaisir. J’avais été pré-convoqué, donc je savais qu’il y avait une chance que je sois appelé. Mais le contexte était particulier : je remplaçais mon pote Dango Ouattara (AFC Bournemouth), qui s’était blessé. Je l’ai eu au téléphone, et il était content pour moi, ce qui m’a touché. C’était un sentiment vraiment unique."
Quelles ont été tes émotions en portant le maillot des Étalons ? J.T : "Franchement, une immense fierté ! Jouer pour son pays, c’est quelque chose de très important, surtout pour nous, les joueurs qui évoluent à l’étranger et reviennent représenter le Burkina Faso. Pour moi, c’est un objectif d’être régulièrement appelé en sélection, et j’espère continuer à avoir cette chance."
Des nouvelles de nos Reds en sélection pendant cette nouvelle 𝐭𝐫𝐞̂𝐯𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 🌍 !
— FC Annecy (@FCAnnecy) November 19, 2024
🇬🇦 𝐍𝐨𝐡𝐚 𝐋𝐞𝐦𝐢𝐧𝐚 - Gabon.
🇧🇫𝐉𝐨𝐬𝐮𝐞́ 𝐓𝐢𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞́𝐛𝐞́𝐨𝐠𝐨 - Burkina Faso.
🇹🇳𝐖𝐚𝐞𝐥 𝐃𝐞𝐛𝐛𝐢𝐜𝐡𝐞 - Tunisie (U20).
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Tu as joué dans le championnat local jusqu’à l’âge de 22 ans avec le club de Majestic, où tu as terminé meilleur buteur (10 buts et 5 passes décisives) et meilleur joueur du dernier championnat burkinabé. Était-ce le bon moment pour toi de faire le grand saut vers l’Europe ? J.T : "Oui, complètement. C’était ma meilleure saison, à la fois sur le plan individuel et collectif avec Majestic. On a terminé à la deuxième place du championnat, (derrière l’AS Douanes), et j’ai réalisé de belles performances. C’était vraiment le bon moment pour franchir un palier et tenter ma chance en Europe."
Beaucoup de joueurs burkinabés sont passés par le championnat français et la Ligue 2, comme Mouminou Dagano, meilleur buteur de la sélection, Charles Kaboré, le plus capé, ou ton ami Dango Ouattara. Le fait que de grands joueurs soient passés par la France a-t-il influencé ton choix ? J.T : "Bien sûr ! J’ai beaucoup échangé avec Dango pour comprendre comment ça se passe ici. Il m’a expliqué que le championnat français est beaucoup plus médiatisé, et c’est une opportunité importante pour un jeune joueur comme moi de me faire un nom et, pourquoi pas, viser des championnats encore plus grands à l’avenir. Le choix d’Annecy était avant tout sportif. Avec mon agent, nous avons discuté avec le directeur sportif, Jean-Philippe Nallet. Il m’avait déjà repéré grâce à des vidéos et m’a proposé de venir faire un essai. Cela m’a beaucoup motivé, et j’ai senti que c’était la bonne étape pour ma carrière."
Et au niveau des infrastructures, comme les stades, comment était la situation là-bas ? J.T : "C’est différent, parce qu’au Burkina, on joue souvent sur des terrains synthétiques mais je m’habitue. Au niveau des entraînements, ce n’est pas si différent, même si ici il y a davantage d’intensité et d’exigence."
Comment te sens-tu dans le jeu, mais aussi au sein du club, sur le plan personnel et sportif ? J.T : "Au début, j’ai eu un peu de mal à m’adapter, mais aujourd’hui, je me sens bien. Je commence à m’habituer aux différents systèmes de jeu. Je parle beaucoup avec mes coéquipiers, qui m’aident énormément, et je m’intègre de mieux en mieux que ce soit sur le terrain ou en dehors."
Tu as été formé comme milieu relayeur, mais cette saison, tu as souvent évolué comme milieu offensif, voire attaquant. Comment as-tu vécu cette adaptation à ces nouveaux postes ? J.T : "Ce n’est pas vraiment nouveau pour moi. Au centre de formation, j’ai eu l’occasion de jouer à tous les postes au milieu de terrain. Aujourd’hui, je m’adapte aux besoins de l’équipe et aux consignes du coach, peu importe la position où il me place."
Quel regard portes-tu sur ton début de saison ? J.T : "Je suis fier de ce que j’ai accompli jusqu’ici. Je travaille énormément pour continuer à progresser sur certains aspects de mon jeu. Je ne pouvais pas rêver mieux : j’arrive, première titularisation, premier but ! Ça m’a donné un énorme boost de confiance."
Et sur le plan collectif ? J.T : "L’équipe joue bien et travaille dur. Je pense qu’on est sur une très bonne dynamique ! Nous sommes bien classés pour l’instant. L’objectif du club reste le maintien, et si on continue comme ça, on est sur la bonne voie. On va tout donner pour atteindre cet objectif, et pourquoi pas viser plus haut."
Tu as marqué ton premier but cette année contre Caen. Peux-tu nous raconter cette action en détail ? J.T : "C’était incroyable ! Je ne m’attendais pas à marquer si tôt, surtout pour ma première titularisation. Ça m’a fait énormément de bien de pouvoir aider l’équipe de cette manière. C’était un moment spécial, et j’espère que ce n’est que le début."
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Tu es passé du continent africain, avec ses températures et son mode de vie, à la Haute-Savoie. Comment se passe ton adaptation au quotidien en France ? J.T : "Il y a beaucoup de changements, comme le climat : chez moi, on est souvent à 35, voire même 40, et ici, il fait -1. Le décalage horaire… je m’adapte doucement."
Enfin, comment occupes-tu ton temps libre ? J.T : "As-tu des passions ou des activités en dehors du football ? Je suis assez proche de Karim Cissé et Goteh Ntignee, on parle beaucoup. Je joue à la PlayStation, beaucoup à FIFA, et je regarde la série Blacklist."
M.T.