Quel est le constat de cette soirée ? « Bravo à Dunkerque, la victoire est amplement méritée. Je pense qu'ils ont su s'adapter, et c'est mon principal regret : ils ont su s'adapter bien mieux que nous à la situation et aux conditions. En plus, c'est une vraie équipe, avec pas mal de joueurs de qualité. Ils ont réussi à prendre l'affaire par le bon bout. Je suis très mécontent de la première mi-temps. À un moment donné, il faut jouer sur ses qualités. Et quand il y a un terrain comme ça, il ne faut pas prétendre pouvoir faire des choses que personne ne peut faire, même chez Manchester City. Aujourd'hui, je suis mécontent de la première mi-temps, mais je pense que les joueurs l'ont compris par rapport au discours que j'ai tenu à la pause. C'était mieux en seconde mi-temps, mais ça ne s'est pas joué à grand-chose. Aujourd'hui, le meilleur l'a emporté, et on n'a pas été suffisamment consistants. Il y a eu davantage de maturité, y compris pour obtenir des fautes et en rajouter, de leur part en première mi-temps. Je pense qu'on manque de puissance devant pour faire des différences. On a senti chez eux que cette puissance-là était supérieure, notamment avec les Courtet, Bammou, Tejan, qui sont des joueurs dont c'est la principale qualité. Les joueurs, à nouveau, n'ont pas lâché. Ils se sont bagarrés jusqu'au bout. Il faut maintenant bien se préparer pour le prochain match à Amiens. »
Dans les consignes que vous aviez données avant le match, compte tenu des conditions météorologiques particulières, sur quels points aviez-vous insisté, et quels étaient les pièges à éviter dans ce type de soirée ? «La difficulté d’un terrain comme celui-ci, c’est de réussir à s’adapter aux conditions sans pour autant déjouer. Et je trouve qu’eux se sont bien plus, je ne sais pas si c’est vraiment "beaucoup mieux", mais bien plus adaptés que nous. Vous savez, nous, on restait sur un match à Troyes où, dans le jeu, c’était plutôt intéressant. Là, on arrive ici, et voilà. Mais bon, on va discuter calmement de tout ça, se remettre les idées en place d’ici Amiens, et jouer sur nos qualités, comme on l’a fait vendredi. Pour une fois, avec la saison qu’on réalise et ce que les joueurs affichent depuis le début, on a l’opportunité de ne pas tout remettre en cause. Mais en même temps, on doit avoir cette exigence, celle d’une équipe qui était dans les cinq premiers, parce qu’aujourd’hui, on ne l’est plus. Si on veut continuer à avancer et à réussir une fin de saison intéressante, il faut regarder les choses en face et prendre en compte certains aspects. Cela dit, je pense qu’on est tous confrontés à ce genre de situations. Ce qui est sûr, c’est que l’état d’esprit est là, les joueurs ont envie d’aller de l’avant. Aujourd’hui, on a été battus par une équipe qui a montré davantage de maturité. »
Est-ce la première fois de la saison que vous êtes en colère par rapport à ce que votre équipe a produit ? « Non, mais je suis en colère, vous savez, parce que je ne suis pas dupe. On va dire que, de A à Z – je m’excuse du terme – on s’est fait endormir. De A à Z, on est tombés dans le panneau. Mais voilà, c’est comme ça. Moi, le premier, j’en fais partie, et quand il y a une défaite, l’entraîneur est toujours en première ligne. Je ne suis pas en colère, je suis agacé. Il y a des moments où j’aurais bien aimé être sur le terrain. Mais c’est comme ça. Encore une fois, bravo à Dunkerque. Je ne remets absolument pas en cause la qualité de ce que fait Dunkerque, que ce soit sur ce match ou sur ce qu’ils réalisent depuis un an maintenant. On a d’ailleurs un parcours assez similaire : on a gagné chez eux, ils ont gagné chez nous. Ils l’ont emporté 2-0 ici, comme nous l’avions fait 2-0 chez eux. Aujourd’hui, nos équipes ont des profils qui, finalement, ne sont pas si différents. Je trouve qu’on insiste un peu trop sur l’idée que ce sont deux manières complètement opposées de jouer au football. C’est exagéré, parce qu’il y a beaucoup de points communs. Bien sûr, il y a des différences, mais pas tant que ça. Et aujourd’hui, le meilleur a gagné. Donc oui, je l’ai mauvaise, c’est normal. J’aurais vraiment aimé gagner ce soir. »
Deux défaites à la maison ? « Oui, alors ça, c’est problématique, parce que je ne veux pas en rajouter, mais venir au stade, c’est faire preuve de courage. Venir au stade avec un temps pareil, il faut être courageux. Venir au stade en voyant l’état de la pelouse, ça n’aide pas non plus à offrir un spectacle extraordinaire. Donc, les personnes présentes méritent du respect. En plus, elles nous soutiennent. On a encore vu à la fin du match les supporters chanter malgré la défaite. C’est un point que j’ai souligné dès la fin du match, même si maintenant on doit se projeter sur deux déplacements consécutifs. On savait que ce match était le seul à domicile sur les quatre rencontres qui nous attendaient, avec celui de Troyes la semaine dernière. Il faut qu’on arrête de perdre à domicile, quitte à devoir parfois se contenter de matchs nuls. On a fait un parcours exceptionnel jusque-là, un peu comme le SCO d’Angers la saison dernière. Mais eux aussi, en janvier-février, ont connu des difficultés à domicile. J’espère qu’on sera capables de faire comme eux : retrouver la solidité à domicile et recommencer à prendre des points, comme ils avaient su le faire en fin de saison dernière. »